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lundi 7 juillet 2008

Ushuaia, fin del mundo



Ce n'est pas moi qui le dis, mais toutes les devantures de cette station de ski très australe.
Les argentins se targuent de son statut de ville "la plus australe du monde", tandis que les chiliens lui contestent le titre au profit de Puerto Williams qui, vu du Canal Beagle ressemble plus à un campement au pied des montagnes.
Bon, vous l'aurez deviné, nous avons réussi à atteindre le bout du monde, après 12 jours de périple entre le 13 et le 24 juin.
("Le bout du monde" c'est aussi le surnom de la plage de Sainte Adresse au bout de la promenade du Havre sous le Cap de la Hève, là où j'ai commencé à naviguer)

2 jours pour Buenos Aires-Ushuaia, accueilli fraîchement à la sortie du Rio de la Plata par un bon coup de vent, et les prémices de l'hiver australe.
24h de pause à Mar del Plata où 2 équipiers nous ont quitté pour terminer l'aventure en bus. Dernière pièce de boeuf fondante et succulente, désolée pour les végétariens.
Et zou c'est parti pour les 40e rugissants, et les 50e hurlants.Ca commence un peu sec, beau temps mais 25/30 noeuds que le pépère supporte sans soucis, et le vent gentiment mollit et le vent heureusement adonne.

Et nous voilà à l'assaut du grand Sud, à regretter le bon vieux spi déchiré plus tôt et pas réparé parce que franchement de là à penser à une telle fenêtre météo...
Alors on la joue à l'ancienne, GV haute et Yankee 1 tangonné.
Les albatros sont aux rendez vous, les becs jaunes, les yeux noirs, de toutes tailles (jusqu'à 4m d'envergure), comme les Damiers du Cap et les Pétrels. Les Baleines par contre sont aux abonnées absentes, malgré une veille attentive, un vrai scandale ! Remboursez ! Aaaah si j'étais cliente....
Mais je suis une heureuse équipière de Podorange, parmi un bon groupe de personnalités bien différentes les unes des autres, qui apprécient différemment mais unaniment les splendides couleurs du Sud. Un voyageur naturaliste, une journaliste, une monteuse, un étudiant, une ministe, 2 entrepreneurs aventuriers, un maçon oenologue, une ethnologue de la mer, un ingénieur dans l'humanitaire, une prof d'animation et dessinatrice. Mélanger, shaker bien, et vous trouverez l'équipage de ce bateau surprenant.
8 équipiers pour cette dernière étape donc, des repas partagés une fois par jour dans la chaleur du carrés, de longues discussions pour élaborer le menu du jour, du partage et des quarts longs comme la nuit qui dure 17 heures. Pour moi aussi, les retrouvailles avec l'homme que j'aime.
Si ça manquait un peu d'action sur le plan nav, (vus les parages on n'a pas pensé à déposer une réclamation !) le reste m'a redonné le goût de l'équipage. Jamais perdu du reste, mais enfoui au loin et au gré des nav solo et régatières.

MALGRE TOUT, pour le fun, le rêve et l'envie, nous avons dû nous résoudre à éviter le détour par le fameux Cap Horn, Cabo de Horno, le vrai bout du monde de l'autre côté de l'Atlantique.
Le temps se gatait un peu pour le retour du cailloux vers le Canal Beagle.
L'arrivée dans le détroit de Lemaire, entre l'Ile des Etats et le continent, nous a rappelé aussi que les conditions dans les parages pouvaient facilement se corser, comme un passage du Raz de Sein vous remet parfois les idées en place.
L'endroit vous explose au visage de sauvagerie, les hautes montagnes s'y jettent dans la mer sans concessions. Plus d'indiens en pirogue dans les parages mais une atmosphère bien mystérieuse pour le néophyte. Dommage de n'avoir eu le temps de profiter des canaux (principalement chiliens pour le coup)

Une seule envie maintenant, y retourner vite !
Hasta luego