TAMAGOSHI est à vendre ou à louer pour la Saison 2010, FOR SALE or FOR RENT

mardi 23 juin 2009

Au coeur des Ténèbres


Nous y sommes donc allés, tourner autour du Phare du Fastnet, le cœur un peu serré au début par la pression d'un départ de flotte, des perspectives météo mitigées et le soucis de bien faire.
Après un prologue dans du vent très mou, abandonné pour cause de réparation à effectuer sur une voile, nous avons quitté Douarnenez dimanche 14 juin à midi, par une brise évanescente.
Départ au vent de la flotte, et direction le fond de la baie ou nous avons aperçu le commencement d'une petite brise. Toujours agréable de se trouver en tête de flotte !
Sortie de la baie happés par des protos accrocheurs et une brise qui s'installe. A l'arrivée dans le Chenal du Four, il faut se creuser la tête pour trouver du courant le plus favorable possible.
Le courant de 3 à 4 noeuds fait l'effet d'un tapis roulant.
Sortie du Four, le vent tombe, le courant demeure un peu. Aller à l'Ouest ? là ou le vent est annoncé ou continuer au Nord avec du courant favorable ? On hésite entre les 2. Là ça se joue à un pouillème de rien du tout : Kickers et Cultisol s'évadent dans une risée tandis qu'on passe la nuit à essayer de gagner 1 mille.
Au petit matin, on frôle dans le paquet de tête mais je commets une petite erreur d'appréciation sur le passage d'une bouée qui coute cher. Désormais, c'est une course poursuite, la flotte file en route directe vers WOlf Rock (pointe sud ouest de l'Angleterre) dans un vent d'Ouest à 16-17 noeuds.
Nous embrayons le train mais la casse brutale d'un bras de tangon suivi de l'outrigger qui sert à tenir le tangon freine directement nos ambitions. Plus possible de mettre notre gennaker (voile plate pour le travers), au demeurant trop grand. LEs nouvelles voiles doivent arriver après le Fastnet, dommage ! Bon on décide de continuer malgré tout, histoire de continuer à casser ce qu'il y a à casser AVANT la Transat. Après WOlf Rock, deuxième nuit en mer, en direction du Fastnet. La Mer d'Irlande nous accueille en douceur, et nous navigons au près tranquillement.
Ca ne va pas durer mais nous le savons bien : la dépression annoncée vient à notre rencontre, à moins que ce ne soit l'inverse et dans la soirée, le vent a adonné, les gennak sont ressortis (sauf le notre!) et le vent monté. 20, 25 noeuds. Puis 25 noeuds établis avec rafales à 28.
Les gennak sont rentrés et nous avionnons littéralement sur les 2 dernières heures sous la pluie et les gerbes d'eau. Sauvage !
Petite question lancinante dans ma tête humide : et ce virement au Fastnet ??? Virer de bord en proto n'a rien d'une sinécure. En ligne droite, ça va, on a ramené la tête de quille à fond, matossé à l'intérieur tout le barda au vent, et c'est la fête. Mais dès qu'il faut virer, on doit anticiper le déplacement des poids et c'est la que la manœuvre devient délicate. POusser la barre n'est rien, il faut encore que le bateau ne soit pas complètement gité, dérape et refuse de virer de bord. Caractériel le proto on vous dit. La manœuvre qui rate s'appelle un MANQUE A VIRER. Et c'est très pénible.
Il faut alors reborder son solent, reprendre de la vitesse et tenter sa chance.
Bref nous arrivons au Fastnet avec une petite appréhension. La nuit noire s'éclaire du halo du phare, dont les contours du rocher se perdent dans les ténèbres. Les vagues balayent le pont.
NOus restons un peu surtoilés pour garder de la puissance. C'est rock'n roll. le Phare est maintenant dépassé. Temps de virer ? Aller on on y va. Ca vire ! Mais en sortie de virement, l'écoute se prend dans le bas étai et l'on se met à déraper à vive allure. Le phare qui était déjà loin se rapproche. "Hervéééééééé, ça passe avec le phare ou bien ??????" Ca parait surréaliste quand on y pense. Hervé découvre la folie d'une course mini, les ambiances sous marins, les manoeuvres en équilibre instable, et et et, ces choix toujours à la limite du raisonnable.
L'écoute est reprise, le phare est passé, on continue !
On envoit un bord dans l'Est en se disant que la suite nous donnera raison (passage du vent au Nord ouest en mollissant) et qu'il sera toujours mieux d'arriver par le Nord. Un peu trop dans l'Est au demeurant. Mais les conditions météo sur zone ne s'améliorent pas, 30 noeuds établis maintenant, il faut changer les voiles d'avant, voir la GV dont une latte s'est envolée.
3e nuit en mer. Balayée par une vague de coté je tombe dans le bateau, entrainant la barre. Le stick se coince, casse, et nous avons viré, et là c'est encore pire que le manque à virer car on n'a rien préparé. La quille se trouve du mauvais coté, le solent à contre, les écoutes mal passées.
il faut au moins 5 longues minutes pour se remettre dans le bon sens et 5 autres pour s'en remettre.

En fin de matinée, le vent se calme et brutalement vire à l'Ouest, étonnant ! La mer demeure hâchée et vraiment mauvaise pour nos bateaux qui se lève dans les vagues et retombent brutalement à plat dans le creux de la suivante. Pas bon du tout ! Mais Tamagoshi a les reins solides. Tentative pour renvoyer le spi .Echec, départ à l'abattée.
On se calme un peu. et le vent aussi et la mer enfin. Il est temps de renvoyer une voile de portant. Nous bricolons un peu et le grand spi peut enfin porter !
4e nuit en mer, on sèche et reposons nos yeux pleins de sels.
Arrivée en Mer d'Iroise le 5e jour, nous affalerons nos spis sur la ligne d'arrivée au terme d'un finish sans grande émulation si ce n'est de réduire l'écart avec les premiers arrivés à 14h. Dernier coucher de soleil en mer, on arrivé !
Finalement, 2 protos n'ayant pas respecté les marques de parcours et quelques abandons plus tard, nous terminerons officiellement 21e.
En tête de flotte la bataille a afait rage entre Kickers et 9 autres prots arrivés en 30 minutes.
Kiclers s'incline devant Cultisol pour ....98 secondes. Incroyable !!!
On est à la fois déçus et super heureux pour l'ami PIC, le skipper de Kickers (le mythique n°198, ex. KAren LIquid) une vraie figure et belle personalité de notre petite communauté ministe. Bien contente de le savoir embarqué sur la Transat 6.50 pour animer la flotte, que ce soit à la VHF ou à terre.
Le WE s'est terminé avec 2 belles soirées de fêtes animées par Pic, sa smala et ses potes des Glénans, institution myhtique où il a glané de très belles amitiés, pour y avoir passé pas moins de 10 ans en tant que responsable du centre.

Et voilà, profitant d'un Noroît encourageant nous avons quitté la soirée de remise des prix, pourtant bien animé pour sauter dans Tamagoshi qui nous ramenait en une petite vingtaine d'heure à la Trinité, sous le soleil d'été. Comme dans un rêve.

Et maintenant, place au repos, ça tire un peu ! au bricolage, et au boulot aussi car les affaires reprennent.

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